Chaga

Alors que le chaga continue de gagner en popularité en Amérique du Nord, à l’instar de nombreux champignons médicinaux, il est utilisé en médecine traditionnelle en Russie et en Europe du Nord depuis des centaines d’années. Techniquement un champignon, le chaga pousse principalement sur les bouleaux dans des climats très froids comme en Sibérie, dans le Nord canadien, en Alaska et dans certaines régions nordiques des États-Unis.

Le chaga, qui offre une variété de puissants bienfaits pour la santé et est surnommé le « roi des champignons », est surtout reconnu pour ses propriétés immunomodulatrices et antioxydantes, de même que pour sa capacité à aider le corps à s’adapter naturellement au stress en régulant les déséquilibres et en soutenant la fonction surrénale. De la même façon, le chaga aide le système immunitaire grâce à sa forte teneur en bêta-D-glucanes, ce qui maintient l’équilibre du système immunitaire en le stimulant au besoin et en le ralentissant en cas d’hyperactivité.

En plus d’être une des sources naturelles les plus riches en antioxydants, le chaga fait actuellement l’objet de recherches sur sa capacité à réduire l’inflammation (en particulier du tube digestif) et à contribuer à la prise en charge du diabète, de même que pour ses possibles propriétés anticancérigènes et antitumorales.

Composants actifs

Acides aminés, béta-D-glucanes, acide bétulinique, calcium, cuivre, enzymes, flavonoïdes, germanium, fer, lanostérol, manganèse, superoxyde dismutase, mélanine, phénols naturels, phosphore, phytonutriments, potassium, sélénium, sodium, stérols, tripeptide, triterpènes, triterpénoïdes, bêta-carotène, vitamines B1, B2, B3, B5, ergostérol, vitamine K, zinc.

Précautions et Avertissements
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RECHERCHES DISPONIBLES

Modulation du système immunitaire

Dans cette étude des effets immunomodulateurs du chaga menée chez des souris, les chercheurs ont constaté que le chaga agit effectivement sur la réponse immunitaire via la sécrétion des cytokines Th1/Th2 dans les cellules immunitaires et qu’il régule la production d’anticorps spécifiques d’un antigène.

Ko, Suk-kyung et al. “Inonotus obliquus extracts suppress antigen-specific IgE production through the modulation of Th1/Th2 cytokines in ovalbumin-sensitized mice.” Journal of ethnopharmacology vol. 137,3 (2011): 1077-82. 

Cette étude porte sur l’activité immunomodulatrice de polysaccharides isolés de l’organe de fructification du chaga. Les auteurs ont conclu que les composants du chaga favorisent effectivement l’activation des macrophages (ce qui détruit les cellules pathogènes et apoptotiques), suggérant ainsi que le chaga pourrait réguler la réponse immunitaire.

Won, Dong Pil et al. “Immunostimulating activity by polysaccharides isolated from fruiting body of Inonotus obliquus.” Molecules and cells vol. 31,2 (2011): 165-73. 

Selon les résultats de cette étude, l’extrait aqueux du champignon chaga est un modulateur immunitaire très puissant qui rétablit le système de la moelle osseuse mis à mal par la chimiothérapie. L’étude suggère aussi que l’activité immunomodulatrice de l’extrait aqueux pourrait découler de la potentialisation du système immunitaire hôte à travers la régulation des cytokines du réseau des cytokines. L’extrait aqueux de chaga est donc un supplément très prometteur ou une importante voie thérapeutique chez les personnes immunodéficientes ou immunosupprimées dont le système de la moelle osseuse est endommagé.

Kim, Yeon-Ran. "Immunomodulatory activity of the water extract from medicinal mushroom Inonotus obliquus." Mycobiology 33.3 (2005): 158-162.

RECHERCHES SUPPLÉMENTAIRES

Maladie inflammatoire de l’intestin 

Dans cette étude où l’on utilise le peroxyde d’hydrogène pour provoquer un stress oxydatif in vitro dans des lymphocytes périphériques (une forme de globule blanc), les dommages induits à l’ADN chez des sujets supplémentés en chaga extrait à l’éthanol comme antioxydant protecteur ont été examinés. Les lymphocytes étudiés provenaient de 20 patients atteints de la maladie inflammatoire de l’intestin et de 20 sujets volontaires en santé. Les chercheurs ont conclu que la prise d’un supplément de chaga a réduit de 54,9 % les dommages à l’ADN et que l’extrait de chaga diminue le stress oxydatif dans les lymphocytes des patients atteints de la maladie inflammatoire de l’intestin de même que chez les sujets sains lors de tests in vitro. L’extrait de chaga pourrait donc s’avérer un supplément bénéfique pour inhiber également le stress oxydatif en général.

Najafzadeh, Mojgan et al. “Chaga mushroom extract inhibits oxidative DNA damage in lymphocytes of patients with inflammatory bowel disease.” BioFactors (Oxford, England) vol. 31,3-4 (2007): 191-200. doi:10.1002/biof.5520310306

Cette étude avait pour but de déterminer les effets et le mécanisme d’action de l’extrait aqueux de chaga dans la colite expérimentale provoquée chez la souris au moyen de sodium de sulfate de dextrane. Selon les résultats, le chaga agit comme anti-inflammatoire dans des sites colorectaux en raison de la régulation à la baisse de l’expression des médiateurs inflammatoires. Les auteurs concluent qu’il pourrait ainsi être un supplément bénéfique dans le cas de la maladie inflammatoire de l’intestin.

Mishra, Siddhartha Kumar et al. “Orally administered aqueous extract of Inonotus obliquus ameliorates acute inflammation in dextran sulfate sodium (DSS)-induced colitis in mice.” Journal of ethnopharmacology vol. 143,2 (2012): 524-32.

Diabète

Cette étude avait pour but d’examiner les effets de composants spécifiques du chaga dans le diabète de type 2 chez la souris. Selon les conclusions, le chaga serait un bon candidat comme aliment fonctionnel ou élément d’un traitement pharmacologique du diabète de type 2.

Wang, Cong, et al. "Anti-diabetic effects of Inonotus obliquus polysaccharides-chromium (III) complex in type 2 diabetic mice and its sub-acute toxicity evaluation in normal mice." Food and Chemical Toxicology 108 (2017): 498-509.

 

Dans cette synthèse des usages médicinaux du chaga, on explique que le chaga agit comme un antidiabétique en diminuant les taux de glycémie. Il a été démontré que les polysaccharides du chaga inhibent les alpha-glucosidases (une enzyme intervenant dans la rupture des liaisons glucidiques). Inhibant cette enzyme, le chaga agit comme un agent hypoglycémiant parce qu’il retarde l’absorption du glucose dans les organes digestifs, prévenant ainsi l’hyperglycémie après les repas. Une autre étude a aussi démontré les effets antidiabétiques, en partie, par l’inhibition de l’alpha-amylase, une enzyme produite dans le pancréas et la salive pour décomposer les glucides en sucres simples.

Haines, Arthur. "Review of Medicinal Uses of Chaga (Inonotus obliquus)." 

Cancer 

Le chaga est utilisé pour traiter différents cancers en Russie et dans la plupart des pays baltes depuis des millénaires. Dans cet article de synthèse, on s’intéresse à la capacité des extraits de chaga en eau chaude et à l’éthanol à provoquer l’apoptose (mort cellulaire) dans les cellules du cancer du côlon humain par la prévention des dommages aux tissus induits par des dérivés réactifs de l’oxygène. Les effets antiprolifération de l’extrait aqueux de chaga sur les cellules du mélanome murin ont également été étudiés; on a montré que l’extrait a inhibé la croissance des cellules en stoppant le cycle cellulaire. L’effet antitumoral de l’extrait de chaga a aussi été étudié in vivo chez des souris. On a montré que le chaga a inhibé significativement la croissance de la masse tumorale dans les cellules implantées chez les souris, entraînant une inhibition en trois temps à une dose de 20 mg par kilo par jour pendant dix jours. L’extrait éthanolique du sclérote et de l’organe de fructification du chaga a aussi suscité une activité antitumorale significative.

Patel, Seema, and Arun Goyal. “Recent developments in mushrooms as anti-cancer therapeutics: a review.” 3 Biotech vol. 2,1 (2012): 1-15. doi:10.1007/s13205-011-0036-2 

 

Dans cette étude, l’extrait aqueux du chaga a entraîné une activité antiprolifération (inhibition de la croissance cellulaire) dans différents modèles cellulaires, par exemple dans le cancer du poumon, le mélanome, le cancer du foie et les cellules du sarcome.

Géry, Antoine, et al. "Chaga (Inonotus obliquus), a future potential medicinal fungus in oncology? A chemical study and a comparison of the cytotoxicity against human lung adenocarcinoma cells (A549) and human bronchial epithelial cells (BEAS-2B)." Integrative cancer therapies 17.3 (2018): 832-843.

 

Cette étude visait à mesurer la cytotoxicité (toxicité pour les cellules vivantes) du chaga dans quatre lignées cellulaires de l’adénocarcinome pulmonaire humain. Les conclusions procurent une preuve expérimentale en faveur de l’utilisation potentielle du chaga dans le traitement du cancer du poumon, ainsi que la base moléculaire de sa cytotoxicité contre les cellules du cancer du poumon chez l’humain.

Baek, Jiwon, et al. "Bioactivity-based analysis and chemical characterization of cytotoxic constituents from Chaga mushroom (Inonotus obliquus) that induce apoptosis in human lung adenocarcinoma cells." Journal of ethnopharmacology 224 (2018): 63-75.

Cette étude portait sur l’effet de différents composants et fractions du chaga sur l’apoptose (c.-à.-d. la mort des cellules) des cellules du cancer du côlon. Selon les données, le peroxyde d’ergostérol (un dérivé stéroïdien du chaga) supprime la prolifération des lignées cellulaires du cancer colorectal et inhibe efficacement le cancer du côlon associé à la colite chez les souris traitées. Ces propriétés du peroxyde d’ergostérol soutiennent son usage comme supplément dans la chimioprévention du cancer du côlon.

Kang, Ju-Hee et al. “Ergosterol peroxide from Chaga mushroom (Inonotus obliquus) exhibits anti-cancer activity by down-regulation of the β-catenin pathway in colorectal cancer.” Journal of ethnopharmacology vol. 173 (2015): 303-12. doi:10.1016/j.jep.2015.07.030