Plantes nervines : soutien végétal pour le système verveux

En un coup d’œil

Un peu comme les adaptogènes, les plantes nervines peuvent nous aider à réduire notre stress de façon naturelle. Alors que les adaptogènes ciblent nos glandes surrénales, les toniques nervins sont généralement utilisés pour rétablir et soutenir le système nerveux central en réduisant les réactions hyperactives au stress. J’utilise le mot « généralement » parce que bien que les plantes nervines soient le plus souvent utilisées pour apaiser l’esprit et le corps, il y en a en fait trois catégories : les nervins relaxants, toniques et stimulants – ces derniers étant moins couramment prescrits, mais couramment utilisés.

De quoi s’agit-il?

Commençons par notre système nerveux. Le système nerveux est le mode de communication fondamental de tout notre corps. Il est chargé d’analyser ce qui se passe dans le monde extérieur puis de traduire ces données en réactions volontaires et automatiques. Les plantes nervines sont spécifiquement utilisées pour cibler notre système nerveux autonome, composé du système sympathique (« combat ou fuite ») et du système parasympathique (« repos et digestion »). Bien qu’il y ait certaines situations où notre système nerveux sympathique doit prendre le dessus, par exemple pour fuir un danger (« combat ou fuite »), c’est notre système nerveux parasympathique qui favorise le calme, la digestion et le sommeil. Ainsi, lorsque nous prenons un nervin relaxant, il agit sur notre système nerveux afin de permettre le passage du système sympathique au parasympathique, et vice-versa pour le nervin stimulant.

Les nervins relaxants comme la camomille, la mélisse, la scutellaire, la passiflore, la lavande et la valériane aident à réduire les symptômes de stress et de tension en apaisant le système nerveux. Ces herbes sont la solution naturelle la plus proche des tranquillisants classiques. Alors que les nervins relaxants sont souvent prescrits pour combattre le stress et l’anxiété, ils sont le plus fréquemment utilisés comme aide-sommeil en raison de leur capacité à apaiser un système nerveux surstimulé.  

La deuxième catégorie, les nervins toniques, comme l’avoine, le millepertuis et la verveine ont un effet sédatif moins immédiat sur l’esprit et le corps. Leur rôle est plutôt de restaurer et de tonifier (ou renforcer) un système nerveux exténué. Cet épuisement peut être une conséquence du stress chronique, de problèmes de sommeil ou autres, et tout comme les adaptogènes, ils aident alors le corps à retrouver son équilibre.

Viennent ensuite les nervins stimulants, qui sont généralement les moins prescrits des trois. Pourtant, ce sont probablement ceux que vous rencontrez le plus souvent au quotidien et que vous consommez régulièrement. En effet, si vous êtes un buveur de café ou de thé, alors vous connaissez les effets stimulants instantanés de ces plantes. Et bien qu’à court terme, ils peuvent remplir un objectif, comme stimuler le système nerveux pour gérer une situation stressante aiguë ou soutenir l’endurance, ils s’accompagnent aussi d’une variété d’effets secondaires comme de l’anxiété et des troubles du sommeil, et à long terme, ils peuvent même avoir un effet appauvrissant sur le système nerveux.

Quoi d’autre?

En plus de calmer le mental, certains nervins relaxants offrent également un autre bienfait pour la santé : ils soutiennent le système digestif. Ils y arrivent en apaisant le système nerveux pour permettre à la nourriture d’être assimilée adéquatement, mais aussi grâce aux effets « carminatifs » (capacité de réduire les gaz et les ballonnements) des nombreuses huiles présentes dans ces herbes. La mélisse, la camomille et la lavande sont d’excellents exemples de la double fonction des nervins relaxants.

En résumé

Bien que certains utilisent les plantes nervines comme soins complémentaires, elles sont des remèdes incroyablement puissants même utilisés seuls, surtout pour soulager les troubles du sommeil, le stress, l’anxiété et même la tension musculaire. En fait, on pourrait même dire que les nervins toniques en particulier ne possèdent pas vraiment d’équivalent pharmaceutique offrant les mêmes propriétés quand il s’agit de nourrir et de soutenir le système nerveux. La meilleure partie? Contrairement à certains médicaments classiques, les plantes nervines n’entraînent pas de dépendance.

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Par : Kylie McGregor

 

Références :

The Herbal Handbook: A User’s Guide to Medical Herbalism, David Hoffman, Healing Arts Press, 1998

Evolutionary Herbalism, Materia Medica Monthly